L’Escalpade à Louvain-la-Neuve fait partie de ces établissements scolaires qui ont la chance de pouvoir compter sur une solide équipe de bénévoles. Elle met quotidiennement son énergie au service de l’équipe éducative et de la soixantaine d’élèves que compte cette école spécialisée de type 4. Parmi ces bénévoles, partons à la rencontre de Catherine Leman, qui a rejoint l’Escalpade depuis 7 ans désormais !
Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a poussée à vous engager comme bénévole ?
« Ça fait environ sept ans que je me suis dit que je voulais faire du bénévolat, notamment en faveur d’enfants. Car les miens grandissent et n’ont plus autant besoin de moi qu’avant. J’ai alors effectué quelques recherches et c’est un peu par hasard, via des cours d’espagnol à l’UDA (Université des Aînés de Louvain-la-Neuve) que l’on m’a parlé de l’Escalpade. Et j’ai directement accroché au projet de l’établissement. »
Vous aviez déjà été en contact avec des enfants « exceptionnels » comme l’Escalpade les appelle ?
« Une seule fois, en effectuant déjà du bénévolat à William Lennox (centre hospitalier neurologique à Louvain-la-Neuve, Ndlr). Je m’y occupais d’une petite fille en réadaptation, mais c’est à peu près tout. Ici, les élèves sont atteints de déficiences physiques et/ou de troubles associés fréquents (cognitifs, neuropsychologiques, sensoriels et comportementaux). Mais ce qui m’a immédiatement frappée chez eux, c’est leur courage. Ils sont tous un véritable exemple de persévérance. Car ils essaient continuellement de surpasser leur handicap, de le gommer, pour tendre vers plus d’autonomie. Surtout qu’on ne les entend quasiment jamais se plaindre. Il y a parfois de la frustration mais aucune plainte, zéro. C’est un combat inspirant qui me motive au quotidien et me pousse à poursuivre mes missions ici à l’école. »
En quoi consistent vos missions justement ?
« Mes missions se sont enrichies au fur et à mesure. Au départ, je m’occupais uniquement de la surveillance des récrés et puis cela a évolué. Il faut dire que les élèves ont des besoins spécifiques. Il faut donc apprendre à les connaître au fur et à mesure pour savoir comment les aider au mieux, le tout en étant toujours encadré par un membre de l’équipe pluridisciplinaire de l’école. Aujourd’hui, je viens deux jours par semaine, le jeudi et le vendredi. J’arrive au moment de donner le dîner dans une classe « polyhandicapée » qui regroupe les plus jeunes. Ensuite, je fais de la surveillance sur l’heure du midi où je rencontre beaucoup d’enfants et puis je réintègre la classe où j’assiste la titulaire dans certaines de ses activités. Par exemple, la semaine passée, l’activité tournait autour de la pomme et développait les cinq sens des élèves. Et on a évidemment terminé la journée par un goûter. Je pense que ma mission permet surtout de soulager un peu les enseignants, ce qui leur permet ensuite d’accorder plus de temps et d’attention encore à chaque enfant. »
Sept années d’engagement à l’Escalpade, sans être ni concernée directement par le handicap ni liée à la base à l’école, c’est assez peu banal comme parcours…
« Et tant que j’ai du temps à donner, je compte bien poursuivre mes missions. Car l’équipe de l’Escalpade – enseignants, direction, bénévoles et encadrants médicaux – est très chouette. Je me suis tout de suite sentie intégrée. Ensuite, les élèves avec lesquels je suis en contact m’apportent énormément de courage et de motivation. Ils me donnent une vraie leçon de vie et m’aident à relativiser. Surtout qu’au fur et à mesure des années, j’ai pu observer l’évolution des enfants. Même si parfois, ici, c’est un peu fait de hauts et de bas. Enfin, je pense que c’est justement dans une école spécialisée qu’on est le plus utile en tant que bénévole. Car les parents des élèves, je les admire. Ils sont déjà mis énormément à contribution dans leur vie quotidienne. J’ai pu m’en rendre compte au fur et à mesure du temps et leur en demander plus encore, ce serait très compliqué. »