« Non, le redoublement scolaire n’est pas une décision prise à la légère ». C’est un des constats dressés par le Girsef dans son dernier cahier. Le Groupe interdisciplinaire de recherche sur la socialisation, l’éducation et la formation s’y est intéressé aux idées reçues qui entourent le redoublement scolaire en Belgique francophone. À partir d’observations en conseils de classe, Caroline De Pascale et Hugues Draelants démontrent « qu’il n’existe pas de culture du redoublement dans nos écoles ».
Les clichés qui entourent le redoublement scolaire sont en effet encore nombreux en Communauté française. Certains allant même jusqu’à affirmer qu’il existe une véritable culture du redoublement dans nos écoles, que cette décision est souvent prise à la légère ou que l’enseignant déciderait seul et arbitrairement du sort de ses élèves.
Autant d’idées reçues qui ont donc fait l’objet d’une enquête. Menée en 3e secondaire dans des établissements scolaires différents, elle démontre que le choix posé par certains enseignants est tout sauf le fruit d’une décision unilatérale. Au contraire, on apprend au fil d’entretiens et d’observations menées lors de conseils de classe que les équipes éducatives pèsent longuement « le pour et le contre de la décision, doutent et se montrent souvent lucides quant aux conséquences d’un redoublement ». Caroline De Pascale et Hugues Draelants démontrent également qu’une telle décision s’inscrit dans un processus longitudinal d’accompagnement de l’échec scolaire et qu’il est le fruit d’une délibération collective. Celle-ci est fortement influencée par le contexte, la dimension sociale de la décision des équipes éducatives, les contraintes effectives de ces dernières et les fonctions latentes que remplit le redoublement.
Le Cahier de Recherche du Girsef sur la thématique du redoublement est à retrouver en intégralité via ce lien : https://bit.ly/3uw1pV7