Donner cours de religion
- Être prof de religion : pourquoi pas ?
Que le projet mûrisse au cours des humanités et débouche sur une formation initiale ou que l’idée ou la proposition surgisse plus tard : professeur de religion, pourquoi pas ?
Voilà un métier passionnant pour celui ou celle qui aime les jeunes et désire faire un bout de chemin avec eux. Plus précisément, il s’agit d’offrir à ces jeunes venant d’horizons divers un cheminement, complémentaire à ce qu’ils vivent en famille ou en d’autres lieux, dans leur propre recherche de sens, dans la construction de leur personne.
Pour certains, le cours de religion est le seul lieu qui permette de consacrer du temps pour s’investir véritablement dans cette démarche. Il faut donc en mesurer toute l’importance.
Lieu de parole et de recherche, le cours de religion est l’occasion donnée aux adolescents de formuler leurs questions, peurs, rêves et projets : Qui suis-je ? Quel est le monde dans lequel je vis ? Quel est celui dont je rêve ? Quelle place pourrais-je prendre dans le monde ? Comment vivre ensemble ? Quels repères choisir pour grandir et avancer ? Comment affronter le mal, traverser la souffrance et la mort ? Dieu existe-t-il ? Qu’est-ce que le bonheur ? Quelle espérance peut éclairer mon avenir ?… Nous sommes là au cœur de ce qui anime la vie d’un être humain, là où le directement utile s’efface au profit de l’essentiel.
Le professeur de religion n’est pas là pour donner des réponses à toutes ces questions mais pour ouvrir des horizons : ceux du questionnement sur l’existence, ceux de la culture qui permet divers éclairages, ceux de la foi chrétienne qui, rendue intelligible dans toute sa pertinence et sa cohérence, offre un chemin de sens possible par une confrontation de ces problématiques humaines avec l’événement Jésus-Christ.
Tout ce travail est l’occasion de développer une série de compétences qui leur permettront de progresser, de devenir de plus en plus autonomes.
Un programme, fruit d’une réflexion en profondeur et du travail de toute une équipe est la référence des professeurs. S’il offre des pistes riches et variées, s’il est un outil qui se veut éclairant, équilibré et pratique, il laisse toute la place à la créativité de chaque professeur.
Dans un climat de respect et d’écoute, être un éveilleur, accepter les remises en question, partager ses convictions, laisser la place à celles des autres, offrir les clés d’une réflexion menée avec rigueur, être un adulte bienveillant, ni maître ni gourou, mais un sujet qui partage la même aventure d’humanité que ses élèves et les aide à grandir, voilà la noble mission qui est confiée aux professeurs de religion.
Un nombre important de professeurs donnant d’autres matières sont un jour interpellés par leur directeur, un collègue, un inspecteur : « Et toi, ne serais-tu pas tenté par l’aventure du cours de religion ? » Cela vaut la peine de s’arrêter à cette question. Il n’est jamais trop tard. Vous pouvez d’ailleurs vous-même prendre l’initiative et proposer vos services.
Si ce projet, cette mission, vous enthousiasment, voyons comment devenir professeur de religion.
Programme de religion catholique
(Enseignement secondaire, Humanités générales et technologiques, Humanités professionnelles et techniques, Licap, Bruxelles, D/2003/0279/087, p13 à 17)
DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE :
Le cours de religion dans l’enseignement secondaire catholique (juin 2006)
Dans la foulée du congrès de 2002, et à l’occasion de la parution du nouveau programme de religion catholique de l’enseignement secondaire en 2003, un groupe de travail appelé « groupe sens n°4 » a reçu du SeGEC la mission de produire ce document destiné au très large public concerné par notre enseignement.
Il vise à reformuler le sens du cours de religion à l’école, à prendre acte des orientations du nouveau programme et à souligner la connivence entre ces orientations et le projet de notre réseau confirmé lors du congrès de 2002.
Cours carrefour, à la croisée de deux institutions, l’école et l’Eglise, le cours de religion souscrit aux exigences des autres cours et assume pleinement son statut particulier.
Le cours de religion catholique dans l’enseignement secondaire : Déploiement des orientations du programme; Essai de typologie (juin 2004)
Ce document fut rédigé, dans la foulée du Congrès de l’Enseignement Catholique de 2002 et de la parution du nouveau programme, par le groupe sens n°4 « Le sens du cours de religion catholique dans l’enseignement secondaire». Sa visée est triple:
-Prendre acte des orientations du programme et mesurer les perspectives ainsi dessinées.
-A partir d’un essai de typologie, définir le choix qui est le nôtre : « Un cours confessionnel dans le cadre d’une recherche de sens ». Tracer le profil attendu du professeur de religion eu égard ces nouvelles perspectives : compétences, rapport à la foi chrétienne et à l’Eglise, formation initiale, continue.
-Formuler des recommandations à l’égard des différentes instances concernées par le cours de religion catholique.
Déploiement des orientations du programme; Essai de typologie
Entre enracinement et ouverture. Le cours de religion catholique dans les classes du secondaire à forte présence musulmane (juin 2004)
Un sous-groupe (bis) du groupe sens après Congrès n° 4 « Le sens du cours de religion catholique dans l’enseignement secondaire» s’est consacré au cas de figure des classes à forte présence musulmane. Ce document présente le déploiement des orientations du programme et vise à fonder la légitimité du cours de religion catholique dans ce contexte particulier propre à notre réseau. Enfin, il aide à créer des conditions favorables pour ce cours dans ces classes.
Pour comprendre la démarche à suivre et la question du visa, il nous faut d’abord parler du statut du cours de religion. Tout en étant un cours comme les autres, il connaît une situation un peu particulière en raison de sa nature. En effet, il se situe à la croisée de deux institutions : l’institution scolaire et l’Eglise. C’est de ces deux institutions que le professeur recevra sa mission.
UN COURS À PART ENTIÈRE
Comme pour les autres cours, il a un programme, des inspecteurs, des subsides et il est une matière obligatoire ainsi que le précise l’article 108 du «Décret définissant les Missions prioritaires de l’Enseignement » (1997) : «Les résultats obtenus en religion ou en morale non confessionnelle sont pris en compte au même titre que les autres résultats dans les délibérations des conseils de classe. » Cette situation implique que le cours de religion assume pleinement les exigences de toute activité scolaire et s’inscrive dans la perspective des objectifs assignés à l’école par la société. (art. 6 du Décret «Missions»).
L’enseignant de religion est donc soumis aux mêmes exigences que tout enseignant. Comme ses collègues, il sera soucieux de respecter les orientations pédagogiques (pédagogie d’intégration, développement des compétences etc…) et les prescriptions dictées par l’institution scolaire en général et son établissement en particulier. Il participera aux réunions, concertations, conseils de classe et délibérations certificatives.
Comme tous les enseignants du réseau libre, le professeur de religion est engagé et nommé par le pouvoir organisateur de l’école qui lui propose une charge, sur proposition de l’autorité religieuse ou moyennant son accord, nous y reviendrons au point suivant.
UNE MISSION D’EGLISE
Les programmes du cours de religion sont établis par l’autorité religieuse. En effet, le cours de religion catholique, comme les autres cours de religion dispensés dans les écoles, est reconnu dans notre pays comme un cours confessionnel.
Ce caractère confessionnel signifie qu’il se réfère sans ambiguïté à la foi chrétienne dans la tradition catholique. Il se défend d’être un lieu d’endoctrinement, il n’est pas non plus à confondre avec la catéchèse qui s’adresse à des chrétiens dans un milieu ecclésial. Il s’adresse à des jeunes venant de tous les horizons et travaille avec eux l’intelligence de la foi chrétienne, sa cohérence et l’éclairage qu’elle peut apporter sur les grandes questions humaines. Il veut permettre à chaque élève de se situer librement face au fait chrétien avec le souci permanent de respecter chacun dans ses convictions et en adoptant une attitude d’ouverture, d’intérêt pour les autres religions et philosophies.
Le caractère confessionnel du cours ainsi que le mandat ecclésial de son titulaire imposent une certaine déontologie au professeur de religion : respect de tout individu et devoir de loyauté à l’égard de l’autorité qui le mandate.